Il est très fréquent lorsqu’on apprend l’introspection d’avoir la sensation de ne pas progresser, de ne pas « y arriver », d’être bloqué toujours au même endroit.
Si tu découvres juste le mot « introspection », je t’invite à aller parcourir le dernier article du blog « Faire une introspection, qu’est-ce que cela veut dire ?«
Je pars donc du principe dans cet article que tu sais déjà ce qu’est une introspection et que tu as tenté quelques expériences.
Je vais te proposer ici quelques clés pour t’aider à progresser dans tes pratiques et éviter de rester bloqué trop longtemps à des endroits inconfortables.
Ouverture et disponibilité
La première clé peut paraître évidente… et pourtant combien de fois j’ai vu des personnes commencer leur introspection à partir d’une décision purement mentale.
« Il faut » que j’aille voir ça.
« Je dois » régler ce problème.
Ok très bien mais est-ce que TU SENS que c’est le bon moment pour aller voir ça ?
Est-ce que tu te sens disponible, ouvert(e) ?
Est-ce que tu sens un vrai élan qui part des tripes et qui te pousse à y aller ou pas ?
Nous avons des parts en nous qui aspirent à de la pureté, de la perfection…
Nous avons aussi des parts d’enfants blessés qui aimeraient être parfaits pour être mieux aimés, reconnus, validés… qui ont peur d’être abandonnés, rejetés…
Tu peux faire une introspection à partir d’un réel élan d’amour pour toi, pour aller mieux, guérir, adoucir des souffrances…
Tu peux aussi faire une introspection en étant agi(e) par des endroits en toi qui sont plutôt dans le contrôle et la peur.
Donc l’idée avec cette première clé, c’est quoi ?
Si tu constates que ça bloque, que tu restes coincé(e) un endroit inconfortable, cette première clé c’est de discerner ton intention de départ.
A partir de quels endroits en toi t’es-tu lancé(e) dans cette introspection ?
A partir d’une intention d’amour pour soi, cela fonctionne beaucoup mieux : il y a de la détente, de l’accueil, de l’ouverture, de la souplesse. Pas de pression.
A partir de la peur et du contrôle, c’est plus compliqué : ça ferme, ça se crispe, ça résiste… c’est exactement l’inverse de ce dont tu as besoin !
Respecter son propre rythme
La 2e clé est complètement dans la lignée de ce que je viens d’exposer à propos d’ouverture et de disponibilité. Il s’agit d’avoir conscience de son propre rythme et de le respecter.
Quand tu introspectes, tu fais bouger ta structure psychique. Tu libères des charges émotionnelles, il y a des décristallisations, des transformations de croyances… ta structure peut avoir besoin de temps pour intégrer certains changements avant de pouvoir en aborder d’autres.
Je sais bien qu’on aimerait parfois pouvoir tout changer d’un coup, tout guérir une bonne fois pour toutes… et on peut s’impatienter. On trouve que cela ne va pas assez vite. Je sais.
Un chemin de conscience, ce n’est pas un sprint.
L’idéal serait même que le chemin ait le goût de la destination : accueil, amour de soi et pourquoi pas plaisir ?
Savourer chaque « petite » libération, kiffer chaque pas… en vibrant cette gratitude, en sachant que cela n’est pas fini.
Notre mental ego voudrait arriver quelque part…or il n’y a pas de fin !
Les défis continueront… cela fait partie de la vie. Quand tu auras guéri ce « dossier » qui te prend la tête en ce moment, il y en aura ensuite un autre, puis encore un autre… c’est ça aussi le jeu de l’incarnation.
Ce que tu peux choisir, c’est dans quelle posture intérieure tu vas traverser ces remous et agitations.
Plus tu vas être présent(e) à toi, à l’écoute, souple et ouvert(e), plus cela a des chances d’être confortable.
Si tu entres dans l’impatience, l’exigence des « il faut » et « je dois« … alors tu te crées ton propre enfer ! Et là, cette posture de rigidité, cela crée pas mal de blocages !
S’accueillir ? Pas toujours si simple
Nous en arrivons dont à la 3e clé : cultiver cette posture d’accueil de soi et d’ouverture.
Pas si simple, n’est-ce pas ? Surtout quand on a mal, quand on a peur.
L’attitude la plus instinctive consiste plutôt à se décaler de soi-même pour ne pas ressentir, à se fermer, à créer des diversions pour ne pas y aller !
J’ai fait cette vidéo où j’ai déjà parlé des difficultés les plus fréquentes en lien avec l’accueil de soi :
J’y ai aussi exposé des pistes pour dépasser ces écueils, je ne vais donc pas détailler à nouveau ces aspects ici.
L’écueil des histoires et récits
La 4e clé va beaucoup parler aux personnes qui sont facilement prises par leur mental et peuvent se montrer très « créatives ». Il y a des personnes qui aiment avoir des perceptions, qui les cherchent, qui les suscitent… voire qui les créent.
Quand on introspecte, on peut recevoir tout un tas d’informations précieuses et cela peut être important d’en tenir compte. Je ne dis pas le contraire.
Toutefois il est essentiel de ne pas oublier qu’en introspection, ton plus fidèle tableau de bord, ce n’est pas ton mental, c’est ton corps.
Tu peux avoir la sensation d’avoir fait un voyage incroyable, d’avoir vu et compris plein de choses… si dans ton corps cela n’a pas bougé, si c’est toujours serré et douloureux aux mêmes endroits… cela t’avance à quoi ?
Si tu constates que dans ta vie tu es toujours pris(e) dans les mêmes conditionnements, la belle affaire ?
Quand j’accompagne des personnes en séance individuelle et qu’elles me demandent de les guider pour faire une introspection, je les renvoie toujours à leur corps.
Là tu sens quoi dans ton ventre ?
C’est comment dans ton plexus ?
Qu’est-ce qui se passe dans ta gorge maintenant ?
Il y a des perceptions, des informations qui passent ? Parfait, on accueille et on écoute tout cela… et surtout on reste présent dans les points d’appuis et on respire.
L’ancrage dans les points d’appuis, la conscience de la respiration, ce sont les repères à garder à l’esprit pour ne pas se perdre dans des histoires et des récits qui peuvent être passionnants… et qui peuvent aussi parfois « nous la faire à l’envers » !
Et oui ! Les récits et les histoires, c’est parfois une stratégie d’évitement de notre mental-ego pour ne pas ressentir. On se décale dans le mental et on se perche… donc vigilance avec ça !
Rester en mouvement, mener sa barque
5e clé : j’aime considérer l’introspection comme un voyage qui se danse.
Quand tu introspectes, tu voyages en toi. Tu as donc à apprendre à mener ta barque.
Garder cette vision de « danser ta pratique » cela peut t’aider à rester en mouvement.
Et « rester en mouvement », c’est éviter de rester bloquer ! Logique n’est-ce pas ?
Regardons cela de plus près…
Le mouvement de « zoom » et « dézoom » de la conscience
Imaginons que tu t’installes dans une introspection.
Tu commences par t’accueillir ?
Ok très bien ! Tu y vas, tu ressens à 200% dans ton corps.
Ce que ta conscience vit, c’est un mouvement de « zoom », de focus. La conscience va au cœur des cellules, elle plonge littéralement dans ton intériorité et tu sens que tu vis intensément ce qu’il s’y passe.
Attention à ne pas rester bloqué dans le zoom !
Très régulièrement, il est essentiel de « dézoomer ». Tout en gardant bien son ancrage, observer, écouter, prendre du recul. A partir des informations et ressentis que l’on a en ayant dézoomé, on peut décider soit de replonger, soit d’aller observer autre chose.
Tu vois ?
Il y a donc ce premier niveau de mouvement essentiel avec ces « zoom – dézoom ».
Naviguer entre les 4 aspects complémentaires
Ensuite, quand je dis qu’à partir du « dézoom », on peut « choisir d’aller voir autre chose », de quoi je parle ?
Beaucoup de personnes commencent à se poser dans leurs points d’appuis, leur respiration… et elles s’accueillent.
Parfait ! Le problème ? C’est qu’elles restent uniquement là : dans l’accueil.
Elles restent donc coincées là où cela fait mal.
Ce qu’on accueille en général en introspection, c’est ce qui est douloureux. Si l’on ne va pas visiter les autres aspects qui sont l’acceptation, le pardon et la gratitude, il y a des chances que cela reste douloureux.
Le 2e niveau de mouvement c’est donc d’apprendre à mener sa barque entre les 4 aspects : l’accueil, l’acceptation, le pardon et la gratitude.
Chacun de ces aspects peut nécessiter qu’on y passe du temps, mais attention à ne pas tomber dans le piège de rester bloqué dans l’un d’eux.
Et il n’y a pas d’ordre. On peut sentir qu’on a besoin d’explorer le pardon avant d’accepter par exemple. On peut aller voir la gratitude puis revenir à l’accueil. On peut avoir besoin de faire des aller-retours entre plusieurs de ces aspects… bref tout est possible !
Alors évidemment, « mener sa barque » en introspection, cela s’apprend en pratiquant.
Il y a parfois des sujets tellement douloureux qu’on y arrive pas seul et c’est complètement normal.
C’est souvent beaucoup plus facile d’être accompagné par quelqu’un d’expérimenté qui nous rappelle de respirer et de revenir au corps, qui nous suggère des directions possibles sans prendre le pouvoir, qui nous aide à identifier nos croyances, qui montre d’autres manières de voir les choses…
Si tu sens que tu pourrais avoir besoin de ce genre de soutien, tu peux réserver ta séance sur cette page :
L’ego : aimer et « faire avec » nos parts gardiennes
La 6e clé concerne la manière dont tu vas gérer un éventuel blocage.
Tu as toujours la possibilité de choisir d’y aller en force.
Tu sens que ça résiste ? Tu t’acharnes, tu continues à te heurter à ce mur. Tu te fatigues, tu te fais mal, tu te sens frustré(e) parce que TU VEUX absolument dépasser ça et que tu n’y arrives pas.
Je connais ça très bien, crois moi !
Ce que j’ai constaté, c’est que ce n’est pas du tout la manière la plus efficace de s’y prendre.
Quelle est donc cette 6è clé ?
Comprendre les mécanismes de ton ego et les utiliser pour créer un partenariat.
Il n’est plus question d’y aller en force. Il est question d’accueillir, de comprendre, d’aimer pour devenir capable de « guérir avec » nos parts gardiennes.
Je t’ai déjà fait une vidéo où je t’explique comment fonctionne l’ego et comment gérer ces parts gardiennes qui peuvent bloquer nos introspections :
Il est essentiel de comprendre que notre ego qui génère ces blocages n’est pas notre ennemi. Il est le précieux garant de notre intégrité. Tu peux le remercier !
Si tu bloques sur l’acceptation par exemple, au lieu d’y aller en force, tu peux t’autoriser à ne pas accepter. Accueillir en toi toutes ces parts qui refusent net que ce genre d’expérience soit possible.
C’est toujours le même principe : entendre, accueillir, aimer, accuser réception de tout ce qui se manifeste en toi, y compris les blocages, les refus, les jugements… tout !
C’est simple… et ce n’est pas toujours facile !
Demander de l’aide
7e et dernière clé : et si tu osais demander de l’aide ?
Comme je te le disais tout à l’heure, il y a des choses qu’on n’arrive pas à gérer seul et c’est normal.
Nous sommes des êtres sociaux.
Nous avons souvent besoin d’exprimer, verbaliser, partager.
Nous avons besoin de nous sentir entendus, vus, accueillis.
Un regard extérieur peut être précieux pour envisager de nouvelles manières de penser et d’agir.
Cela peut être l’aide d’un ami, d’un proche.
Une personne empathique capable de t’écouter sans juger, sans faire trop de projections. Une personne qui ne va pas chercher à te donner des solutions toutes faites qui viendront de sa réalité.
Cela peut être aussi l’aide d’un professionnel qui va t’accompagner le temps nécessaire. Quelqu’un avec qui tu te sens à l’aise et en confiance.
Conclusion
Voila pour ces 7 clés pour éviter de rester bloqué dans tes introspections.
Je reste bien sûr à ton écoute si tu as des questions à poser pour éclaircir certains aspects.
Si tu as trouvé cet article utile et si tu penses qu’il peut aider d’autres personnes à progresser dans leurs pratiques d’introspection, alors n’hésite pas à commenter et partager pour soutenir sa diffusion !
Je te souhaite un beau chemin vers toi-même!
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Article publié le 18/11/2022