Article publié le 18/04/2025
Restaurer ses capacités digestives avec une approche holistique et naturelle
- Être lourd, complètement à plat après un repas avec la sensation d’avoir un pavé dans l’estomac pendant des heures…
- Avoir mal au ventre, des spasmes, des douleurs…
- Souffrir de reflux gastro-œsophagiens, de remontées acides…
- Être plein de gaz, le ventre gonflé et distendu…
- Constipation, diarrhée, alternance des deux…
Tous ces inconforts digestifs ne sont pas une fatalité !
Dans cet article, je ne vais pas te parler de Digédryl, ni de Citrate de bétaïne… nous sommes d’accord ? Il ne sera pas non plus question de tisanes « Après-repas ».
Tu connais déjà tout ça !
Je te propose plutôt d’apprendre ce qu’est la digestion et comment elle peut être optimisée.
Tu vas aussi découvrir comment restaurer tes capacités digestives avec une approche holistique et naturelle.
Nous allons :
- considérer le corps dans son ensemble, en intégrant les processus digestifs aux autres fonctions de l’organisme.
- prendre en compte les aspects comportementaux, contextuels et psycho-émotionnels de la digestion, lorsque c’est pertinent.
📖 Sommaire de l’article :
- Digérer, de quoi s’agit-il ?
- De quoi l’organisme a-t-il besoin pour réaliser une bonne digestion ?
- Les causes les plus fréquentes d’une mauvaise digestion
- 10 Conseils pratiques pour bien digérer
Commençons par définir ce qu’est la digestion.
Digérer, de quoi s’agit-il ?
La digestion est l‘action de couper les grosses molécules complexes présentes dans les aliments en petites molécules simples, les nutriments.
Ces nutriments vont pouvoir traverser la paroi intestinale, circuler à travers l’organisme dans le sang, aller jusqu’aux cellules où ils vont être utilisés ou stockés.
Le processus de digestion peut être plus ou moins efficace : on parle de capacité digestive.
De quoi l’organisme a-t-il besoin pour réaliser une bonne digestion ?
Une bonne vitalité glandulaire
Une bonne vitalité glandulaire est indispensable pour que la digestion soit efficace et rapide.
Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
Très souvent, ce sont les glandes surrénales et la glande thyroïde qui vont poser problème. Il peut aussi y avoir une congestion au niveau de la glande pituitaire.
Lorsque ces glandes commencent à s’affaiblir, le niveau de vitalité baisse et les capacités digestives diminuent drastiquement.
Les sécrétions du tube digestif
Pour pouvoir digérer de manière efficace, le tube digestif va produire différentes sécrétions tout au long de son parcours :
- la salive, qui contient des enzymes, les amylases, pour digérer l’amidon (sucre complexe présent dans les féculents) ;
- le mucus qui tapisse la paroi des différentes parties du tube digestif : la bouche, l’œsophage, l’estomac, les intestins, le côlon ;
- les nombreuses enzymes digestives sécrétées à différents endroits (bouches, estomac, pancréas…) ;
- la bile, fabriquée par le foie et stockée dans la vésicule biliaire, qui est indispensable pour l’émulsion des graisses et leur digestion ;
- l’acide chlorhydrique produit dans l’estomac, qui active les enzymes qui permettront de digérer les protéines et détruit les microbes indésirables.
Quand ces sécrétions commencent à manquer, cela crée des troubles digestifs.
Péristaltisme intestinal et le complexe moteur migrant (CMM)
On a également besoin que ce qui est avalé soit en mouvement, que cela circule correctement dans le tube digestif.
Le péristaltisme intestinal est une onde produite par les muscles lisses des parois digestives, qui fait avancer le contenu intestinal.
Le complexe moteur migrant agit également comme une onde de nettoyage, qui permet de faire progresser les résidus et de nettoyer les intestins entre les repas.
Le microbiote digestif
Pour que la digestion soit efficace, on a aussi besoin d’avoir un bon microbiote : des bactéries, des archées, des champignons… il y a tout un petit monde là-dedans !
Pour que ce microbiote nous soutienne correctement au niveau digestif et immunitaire, il doit être :
- diversifié,
- composé des bonnes souches,
- présent en quantité.
L’intégrité des parois du tube digestif
Les parois de l’œsophage, de l’estomac, des intestins doivent être en bon état, exemptes de lésions et d’ulcérations.
La paroi intestinale peut être altérée et devenir poreuse. Elle va laisser passer des substances qui ne devraient pas la traverser : on parle de perméabilité intestinale ou « leaky gut« .
Stocks de micronutriments : vitamines, minéraux, oligoéléments
On a enfin besoin d’avoir des stocks suffisants de micronutriments : des vitamines, des minéraux, des oligo-éléments.
Le mode d’alimentation moderne, dit « occidental », est très pauvre en micronutriments. Ils sont pourtant essentiels à de nombreux mécanismes physiologiques, y compris ceux de la digestion (fabrication des enzymes, réactions biochimiques, échanges cellulaires…).
Maintenant que le décor est planté, commençons notre travail d’investigation pour comprendre pourquoi les capacités digestives peuvent décliner.
Les causes les plus fréquentes d’une mauvaise digestion
Une alimentation inadaptée
Très souvent, la première chose à laquelle on pense avec raison, c’est l’alimentation.
👉 Est-ce que l’alimentation est adaptée aux besoins, en termes de types d’aliments ?
👉 Est-ce qu’il y a des aliments qui manquent ? Des carences?
On a parlé tout à l’heure de l’importance des stocks de micronutriments : est-ce qu’il y a suffisamment d’apports en vitamines, minéraux, oligo-éléments… ?
On peut le repérer en vérifiant les aliments consommés :
- Est-ce qu’il y a une alimentation assez variée ?
- Y a-t-il suffisamment de fruits et de légumes crus chaque jour ?
On peut aussi réaliser des investigations biologiques (analyses sanguines ou/et urinaires) qui permettent de faire un point de la situation.
👉 Est-ce qu’il y a des aliments en trop, dont la personne n’a pas besoin?
Il faut savoir que lorsque l’on mange quelque chose dont on n’a pas besoin, le corps le traite comme un déchet !
👉 Est-ce que les rations sont adaptées en quantité aux besoins de l’organisme ? Est-ce que la personne mange trop par rapport à ses capacités digestives ?
👉 Est-ce qu’il y a des aliments toxiques, qui vont abîmer la paroi digestive et déséquilibrer le microbiote ?
- Le gluten peut directement altérer les jonctions serrées de la muqueuse intestinale et favoriser les phénomènes de perméabilité intestinale (à l’origine de troubles de l’immunité, d’intolérances, d’allergies…). Voici par exemple un article scientifique qui parle des désordres digestifs liés à la consommation de gluten.
- La consommation régulière d’alcool ou d’autres substances irritantes (café, thé, certains médicaments…) favorise l’ulcération de l’estomac. L’alcool diminue directement la qualité de la digestion enzymatique, la motilité intestinale et l’absorption de nombreux nutriments (article scientifique).
- Les aliments industriels ultra-transformés (tout ce qui est sous blister, en barquette, avec des additifs, conservateurs, colorants, exhausteurs de goût, émulsifiants, édulcorants…), mais aussi les sodas, les boissons énergisantes sont connus pour altérer les parois digestives et la qualité du microbiote. Cet article montre par exemple l’impact d’une alimentation ultra-transformée sur la santé des intestins.
Des parois digestives altérées
Que ce soit au niveau de l’estomac, des intestins, du côlon… il y a tout un tas de signes à explorer pour savoir si les parois digestives sont en bon état ou non. En consultation, je pose de nombreuses questions à la personne pour mieux identifier ce qu’il se passe.
Il est en effet important de déterminer :
- s’il y a des signes de début d’ulcération au niveau de l’estomac ;
- s’il y a une perméabilité intestinale (« intestin poreux »).
Dans ces cas-là, non seulement la digestion ne sera pas optimale, mais d’autres problématiques peuvent s’ajouter :
- des intolérances alimentaires,
- des réactions inflammatoires,
- des troubles allergiques,
- des problématiques auto-immunes.
Très souvent, ce genre de troubles sont associés à un déséquilibre du microbiote. Cela peut se manifester sous forme de candidose systémique ou de SIBO (proliférations bactériennes dans l’intestin grêle).
Là encore, il est nécessaire de procéder à une investigation individualisée, avec de nombreuses questions et des examens spécifiques pour en savoir plus.
Une faiblesse glandulaire (surrénales, thyroïde…)
Un autre facteur qui a un impact colossal sur la digestion, c’est la vitalité globale de l’organisme, et plus précisément, la vitalité des glandes surrénales, de la thyroïde (et parfois de la pituitaire).
Une faiblesse glandulaire va se traduire le plus souvent par :
- une moindre production d’enzymes digestives ;
- une hypochlorhydrie (manque d’acidité au niveau de l’estomac) ;
- un péristaltisme et complexe moteur migrant ralentis.
Cette accumulation de facteurs va générer une stagnation d’aliments partiellement digérés dans le système digestif.
Et là, devine qui va se régaler ?
Des micro-organismes présents naturellement dans ton microbiote ! Ils vont se mettre à proliférer au-delà du raisonnable. C’est comme ça qu’on peut développer une candidose digestive ou un SIBO (Small Intestinal Bacterial Overgrowth, une prolifération bactérienne dans l’intestin grêle).
Ces micro-organismes, ils font leur job :
- s’il y a à manger, ils mangent.
- s’il n’y a plus rien, ils se régulent.
🔎 Si tu souhaites découvrir des alimentations qui aident à réguler ces populations microbiennes, je t’invite à explorer la Diètothèque qui se trouve dans les Ressources Gratuites de ma Plateforme en ligne.
Il existe aussi des plantes que l’on peut utiliser pour aider à rééquilibrer tout cela.
Toutefois, pratiquer ces diètes et prendre ce type de plantes sans s’occuper de son terrain et de son état de vitalité global risque d’être peu efficace. D’où l’intérêt de bien identifier les causes racines d’une mauvaise digestion !
Il faut bien comprendre que lorsque la vitalité est en berne, on entre dans un véritable cercle vicieux :
- il y a un manque d’énergie à tous les niveaux, une grosse fatigue chronique,
- la digestion est inefficace, l’assimilation diminue également : des carences s’installent,
- certains micro-organismes commencent à proliférer (bactéries, champignons),
- ils produisent leurs propres déchets, appelés métabolites, souvent toxiques pour l’organisme,
- ces métabolites peuvent passer dans le sang, surcharger le foie (qui a déjà beaucoup à faire),
- et tout cela contribue encore à diminuer la vitalité et les capacités digestives.
Si rien ne vient enrayer ce cercle, on descend, on descend, on descend… et ça peut vraiment devenir un gouffre désespérant !
Mais heureusement, il est toujours possible de remonter la pente, quand on comprend ce qui se passe et qu’on agit avec justesse sur les causes racines.
Un foie surchargé, une vésicule biliaire encombrée
Le foie est un organe clé dans la digestion.
🧪 Il produit une substance essentielle : la bile.
Cette bile est stockée dans la vésicule biliaire, qui la libère au moment des repas, surtout quand il y a des graisses à digérer.
Si le foie est surchargé de toxines, il peut ne pas fabriquer assez de bile. Parfois c’est aussi la vésicule qui ne libère pas correctement cette bile. Cela va poser plusieurs problèmes :
- La digestion des graisses va être moins efficace.
- Le transit intestinal risque de ralentir. Cela peut être une cause de constipation.
Donc si tu ressens que ta digestion est lente, lourde, que tu es souvent constipé(e) et/ou que tu digères mal les plats gras, il est très important de penser à ton foie et à ta vésicule biliaire.
Le stress
Le point suivant concerne ton mode de vie :
👉 ton niveau de stress,
👉 les conditions dans lesquelles tu prends tes repas.
Si tu es constamment en train de courir, de jongler entre mille choses, de manger sur le pouce, à toute vitesse, sans vraiment faire de pause… cela compromet sérieusement ta digestion.
Le stress perturbe profondément les fonctions digestives.
Pourquoi ?
Parce qu’en période de stress, les glandes surrénales sécrètent davantage de cortisol, une hormone qui a de nombreuses fonctions… mais certainement pas celle d’aider la digestion ni l’assimilation ! Ton système nerveux est en mode « alerte rouge » : il priorise la survie (lutter, fuir ou se figer), pas la transformation de ton repas.
Et dans ces conditions :
- tu ne mastiques pas bien (et la digestion commence pourtant dans la bouche),
- tu es déconnecté(e) de tes ressentis corporels,
- tu n’envoies pas les bons signaux à ton système digestif pour enclencher tous les processus nécessaires.
Cet article scientifique montre comment le stress agit sur la santé intestinale par exemple.
En subissant ce rythme effréné, on tire en permanence sur les glandes surrénales et l’on finit par épuiser la thyroïde. Comme on l’a vu précédemment, quand la vitalité chute, la digestion suit…
💡 Je t’invite donc à te poser cette question essentielle :
Dans quel état es-tu au moment où tu manges ?
Quelque chose qui n’a pas été digéré sur le plan psycho-émotionnel
L’approche de cet article étant holistique, nous nous rappelons que tout est lié : le corps et l’esprit.
Le dernier point est justement un aspect que l’on néglige souvent… mais qui peut avoir énormément d’impact : la dimension symbolique, émotionnelle et psychologique de la digestion.
Cet article scientifique montre clairement des liens de causalité entre des émotions difficiles récurrentes, de l’anxiété, de la dépression et des désordres digestifs tels que des ulcères gastroduodénaux.
Ton ventre est une zone sensible, un véritable deuxième cerveau. Il « digère » bien plus que de la nourriture.
Tu peux te poser cette question toute simple :
Est-ce qu’il y a quelque chose que je n’ai pas digéré ?
Cette question est d’autant plus pertinente si les difficultés digestives sont apparues du jour au lendemain, sans baisse de vitalité progressive ni changement alimentaire particulier.
Cela peut être :
- une situation que tu as vécue,
- un événement qui t’a marqué (même s’il semble anodin a priori),
- une parole qui t’est restée en travers de la gorge,
- une mémoire ancienne ou récente,
- une émotion bloquée, qui sans que tu t’en rendes compte, fait encore pression dans ton ventre.
Dans ce cas, il est intéressant de te demander :
- Depuis quand est-ce que je ressens ça ?
- Qu’est-ce qui s’est passé à ce moment-là ?
Même si tu n’as pas de réponse claire, tu peux toujours utiliser le processus de l’introspection. C’est une pratique dont je parle souvent dans mes contenus, parce qu’elle permet de mettre de la conscience là où le corps parle en silence.
Si tu souhaites en savoir plus sur cette pratique, tu trouveras toutes les informations dans l’article : Comment faire une introspection de soi – Guide complet
Donc tu vois, c’est riche, il y a tout un tas de causes potentielles, souvent en lien les unes avec les autres. C’est tout l’intérêt du travail d’exploration holistique réalisé avec un thérapeute : comprendre ce qui se passe chez soi globalement, en remontant aux racines. Un travail de fond sur le terrain permet ensuite de résoudre les causes profondes, à son rythme, plutôt que de se contenter de masquer les symptômes.
Parfois, en deux ou trois semaines, avec les bons ajustements, on sent déjà un vrai mieux, on retrouve du confort, de la légèreté. Et puis parfois, c’est un peu plus long : quand il y a eu un burn-out, un épuisement des glandes surrénales ou de la thyroïde, ça peut demander plusieurs mois, voire davantage. Ces fonctions-là ne se restaurent pas du jour au lendemain. Mais avec le bon accompagnement, de la patience et des ajustements adaptés, c’est tout à fait possible.
Étant donné que ce processus de guérison holistique peut justement prendre du temps, je te propose maintenant de regarder ce que tu peux mettre en place concrètement, dans ton quotidien, pour soutenir ta digestion.
Ces conseils te seront aussi utiles pour accélérer ta digestion et te sentir plus léger et disponible rapidement après ton repas.
10 Conseils pratiques pour bien digérer
1. Manger en conscience dans le calme, prendre son temps
Le premier conseil peut paraître tout simple, presque anodin… et pourtant c’est une des clés les plus puissantes : prendre le temps de manger tranquillement, dans le calme.
Je t’invite donc à bien observer cet aspect :
Dans quelles conditions manges-tu ?
Prends un moment pour y réfléchir…
- Est-ce que tu manges dans le calme ?
- Est-ce que tu as suffisamment de temps pour t’asseoir, pour savourer, pour vraiment être là, présent(e) à ton repas ?
ou
- Est-ce que tu manges sur le pouce ? Dans le bruit ?
- Est-ce que tu prends ton repas avec ton téléphone ou un autre écran ?
- Est-ce que tu dois te dépêcher de manger ?
- Est-ce que tu cogites en mangeant ?
La manière dont tu manges est au moins aussi importante que ce que tu manges.
Alors je t’invite à instaurer un petit rituel, même tout simple, avant de passer à table. Ça peut être juste un moment pour t’arrêter. Un vrai STOP. Une ou deux minutes de respiration consciente, en posant tes mains sur ton ventre, pour te relier à toi, à ton corps, à l’instant présent.
🧘♀️ Tu trouveras des pratiques guidées (STOP, Respiration consciente, Respiration avec le ventre…) dans les Ressources Gratuites de la Plateforme en ligne !
Et si tu choisissais, à ce moment-là, de mettre de côté les cogitations, les tracas, les tensions accumulées ? Ce n’est pas le moment de ressasser. C’est le temps du repas. Un temps de soin à toi-même. C’est un choix à poser.
Tu as peur de t’ennuyer ?
Et si tu restais présent(e), connecté(e) à ton corps ?
Respire. Goûte. Savoure. Contemple ce que tu as dans l’assiette, apprécie les couleurs, les textures, les odeurs. Prends le temps.
Tu vas voir, ton corps va commencer à saliver : il se prépare naturellement à digérer ! Ta digestion commence déjà là, dans la bouche, avec cette qualité de présence.
Et rien que ça, c’est déjà un immense cadeau que tu te fais.
2. Choisir une alimentation adaptée
Cela peut sembler évident… et pourtant !
Ton alimentation est-elle adaptée à tes réels besoins ?
Es-tu sûr(e) de bien tolérer ce que tu mets dans ton assiette, au quotidien ?
Certaines intolérances et allergies ne se manifestent pas de façon spectaculaire, mais perturbent ton système digestif en profondeur en générant toxicité et inflammation.
Il y a aussi la piste de l’intolérance à l’histamine. Si tu te poses des questions à ce sujet, ça peut valoir le coup d’aller creuser.
🔎Découvrir l’article : Mieux comprendre l’intolérance à l’histamine
On peut manger des choses qui nous paraissent « saines » en apparence, mais qui ne sont pas adaptées à notre terrain du moment.
Effectivement, cela demande un peu d’exploration, de la curiosité, parfois un accompagnement. Apprendre à connaître ce qui est bon pour toi, ce que ton corps digère bien, ce qu’il accepte et assimile avec fluidité, c’est une des plus grandes formes d’autonomie et de respect de soi.
Tu peux aussi regarder du côté des toxicités.
Est-ce qu’il y a des choses que tu consommes régulièrement, qui sont susceptibles d’irriter ton tube digestif et de déséquilibrer ton microbiote ? Nous avons parlé plus haut de l’alcool, du café, des sodas, des additifs alimentaires et des plats industriels ultra-transformés… Tous ces produits qui, même en petites doses, peuvent vraiment altérer ton système digestif et encrasser ton corps dans sa globalité.
3. Vérifier les quantités, alléger ses repas.
Quand on mange vite, sans conscience, on a tendance à trop manger, à dépasser le seuil de satiété sans même s’en apercevoir. Si tu manges dans le calme, en respirant bien, en prenant le temps de mastiquer, de sentir les goûts, tu vas naturellement manger moins… et surtout mieux ! Tu vas sentir venir la satiété plus rapidement, sans avoir besoin de te remplir.
✅ Tu peux aussi choisir de faire des repas plus légers et plus fréquents dans la journée. Plus le repas sera copieux, plus il sera long et fastidieux à digérer… avec les nombreux désagréments que tu connais !
4. Simplifier ses repas
Un point qui peut vraiment changer beaucoup de choses quand tu commences à avoir des soucis digestifs, c’est de simplifier tes repas.
Il s’agit de réduire le nombre d’aliments différents dans un même repas.
Un bon repère, c’est de ne pas dépasser cinq aliments différents par repas.
Et quand je parle d’aliments, je parle bien d’ingrédients, pas de plats.
👉 Par exemple, une pizza compte déjà de nombreux aliments : le blé de la pâte, la levure, la sauce tomate, le fromage, l’huile, les herbes, les légumes, la viande peut-être… ça grimpe très vite !
👉 Pareil avec une salade composée. Si tu mets de la laitue, du concombre, des tomates, des olives, du fromage, des noix, des graines, du maïs, du thon… là aussi, tu exploses le quota. Et plus il y a de diversité, plus la digestion devient complexe, surtout si ton système digestif est déjà un peu fatigué ou en difficulté.
Donc l’idée, c’est vraiment de te simplifier la tâche. Tu verras, en général, on se sent plus léger, moins ballonné, on digère plus vite et on a plus d’énergie après les repas.
Essaye sur quelques jours. Observe ce que ça change pour toi.
5. Utiliser les bonnes combinaisons alimentaires
Il y a un autre aspect qui va complètement dans le même sens que la simplification des repas, c’est la question des combinaisons alimentaires. Ce n’est pas toujours connu et pourtant c’est hyper précieux quand tu commences à avoir une digestion un peu capricieuse.
L’idée, c’est que certains groupes d’aliments se digèrent très bien ensemble, alors que d’autres mélanges vont clairement poser problème.

Ce qui passe avec à peu près tout, ce sont les légumes. Crus ou cuits, les légumes s’associent très bien à la fois avec les protéines, les graisses et les sucres complexes.
Ensuite, il y a les fruits. L’idéal, c’est de les manger seuls, en dehors des repas, parce qu’ils contiennent beaucoup de sucres rapides.
- Les fruits avec des crudités, ça peut encore passer.
- Si tu mélanges les fruits avec des protéines, la digestion ralentit, les putréfactions commencent produisant des amines biogènes toxiques (putrescine, cadavérine) à l’origine de ballonnements et de gaz odorants.
- Si tu mélanges les fruits avec des sucres complexes (céréales, féculents), c’est à la fermentation de se manifester (ballonnements et gaz inodores). Quand la digestion est déjà un peu paresseuse ou en difficulté, ça devient vite un terrain favorable aux déséquilibres, aux inconforts, voire à la toxicité.
Par conséquent, manger un dessert sucré (contenant des sucres rapides, comme les fruits) après un repas riche en protéines ou en sucres complexes, c’est clairement pas le top si ta digestion est fragile. Ce que tu pourrais très bien tolérer quand ton système digestif est en pleine forme devient beaucoup plus lourd à gérer quand il est affaibli.
Pourquoi les combinaisons alimentaires aident-elles à mieux digérer ?
Ton corps n’utilise pas les mêmes enzymes pour digérer des protéines, des lipides ou des amidons (sucres complexes). Ces enzymes ont besoin de milieux différents pour fonctionner : certaines ont besoin d’un pH acide, d’autres d’un pH plus alcalin. Donc quand tu mélanges un peu tout dans le même repas, cela crée une confusion digestive. Ton système digestif doit jongler avec des signaux contradictoires, il fait comme il peut… mais souvent, ça ne passe pas bien.
Et si en plus, s’il n’y a pas assez d’enzymes, pas assez de sécrétions digestives (manque de vitalité), ça se complique encore. Le résultat, c’est une digestion longue, lourde, incomplète, qui peut vraiment te fatiguer et générer plein de symptômes.
Donc plus tu simplifies, plus tu fais attention à ces combinaisons alimentaires, plus tu aides ton corps à bien digérer. Et ça, tu vas le sentir très vite. À la fin du repas, t’es pas dans le même état.
Tu te sens plus léger, plus vivant, plus disponible. C’est un vrai changement.
6. La température des aliments et des boissons
Il y a un autre point dont on parle très peu, qui peut faire une grande différence quand ta digestion est affaiblie : c’est la température de ce que tu manges et de ce que tu bois.
Quand ton feu digestif est faible et que tu te sens fatigué(e), manger ou de boire des choses trop froides peut freiner encore plus la digestion.
C’est valable pour plein de situations : les glaces, l’eau fraîche, les aliments conservés au frigo que l’on absorbe sans les réchauffer… cela passe peut-être quand ta digestion est au top, mais quand elle est fragile, cela demande un effort supplémentaire à ton corps. Il doit réchauffer tout ça, ce qui est coûteux en énergie. Cette énergie-là, il ne peut plus l’utiliser pour bien faire son travail de digestion.
Ce que tu peux faire, c’est de consommer tes aliments et tes boissons légèrement tièdes ou au moins à température ambiante.
🍒 Si tu dois manger quelques fruits qui sortent du réfrigérateur, tu peux les faire tremper dans l’eau chaude quelques minutes.
C’est un petit geste simple, mais quand le feu digestif est au ralenti, ça change beaucoup de choses.
🔥 Si tu as un peu frais, n’hésite pas à placer une bouillotte sur tes intestins et ton foie (sous les côtes à droite) après tes repas. La chaleur va beaucoup aider les processus digestifs, tout en apportant un côté réconfortant très agréable.
7. Prendre le temps de bien mastiquer
Je vais à présent te parler de quelque chose de terriblement banal. Un conseil qu’on a tous entendu mille fois. Tu sais, le genre de conseil qui fait lever les yeux au ciel tellement on l’a entendu :
« Il faut bien mâcher. »
Ouais, bon, ok.
Mais en vrai… si tu le fais vraiment, je te promets que ça change tout !
Gandhi disait à juste titre :
« Il faut boire les solides et mâcher les liquides. »
La mastication, c’est un acte fondamental pour ta digestion. Quand tu mâches, tu fais trois choses hyper importantes.
- Tu réchauffes l’aliment à la température de ton corps. Si c’est un peu froid, ou même un peu chaud, eh bien le simple fait de le garder un moment en bouche va l’ajuster, sans que ton estomac ait à faire cet effort-là.
- C’est le seul moment dans tout le processus digestif où il y a un vrai broyage des aliments : il s’agit d’une digestion mécanique. Cela se passe uniquement dans la bouche. Donc si tu avales tes aliments « tous ronds », ton estomac va devoir compenser. Et souvent, il n’y arrive pas très bien… surtout quand le feu digestif est un peu faible.
- Il y a aussi la digestion chimique qui commence grâce à la salive.
Souvent on est pressé, on mange en vitesse… ou on n’a juste pas envie de prendre ce temps-là.
Je t’entends déjà me répondre :
“Ouais mais je vais mettre trois plombes à manger mon repas”
ou
“Je m’ennuie quand je mâche”.
Si tu t’ennuies, tu peux diriger ton attention vers ton corps. Tu peux observer finement ce qui est en train de se passer. Il y a des goûts, des textures, des consistances, des températures, la salivation, des mouvements… tout un tas de sensations à explorer en conscience ! C’est tout un monde !
Dans le Module 1 : Plus de stabilité et de douceur chaque jour de la Plateforme en ligne, j’ai mis une pratique guidée qui consiste à explorer un aliment avec les cinq sens. Tu regardes ton aliment avec curiosité, tu l’observes, tu le sens, tu le touches, tu écoutes même le son qu’il fait quand tu le frottes près de ton oreille… Et une fois dans ta bouche, tu fermes les yeux et là tu goûtes vraiment. Tu sens comment ta langue et tes dents interagissent avec cet aliment. Tu vois comment il se transforme, la place qu’il occupe et comment ton corps se prépare à le recevoir.
Et ça, c’est magique. Dès que tu es pleinement présent(e) à ce que tu manges, ton corps prépare déjà la digestion. Tu salives, ton estomac est prêt. Tu t’es reconnecté(e) à cette intelligence naturelle du corps.
Et ça, ce n’est pas juste “mâcher”, c’est un vrai soin que tu t’offres à chaque repas.
8. Soutenir la digestion enzymatique
Revenons à présent à ces enzymes dont je t’ai déjà parlé plus haut.
Les enzymes vont découper les aliments pour en faire des nutriments plus simples, plus petits, que ton corps pourra absorber et utiliser. Ton corps produit des enzymes mais elles peuvent venir à manquer lorsque ta vitalité est faible.
La bonne nouvelle, c’est qu’on peut aussi en trouver dans l’alimentation !
⚠️ À une condition : que cette alimentation soit crue. Dès que l’on cuit les aliments au-delà de 40-42 degrés, les enzymes sont détruites.
- Pense à ajouter des aliments crus dans ton alimentation.
- Si tu as du mal à digérer les aliments crus, notamment les fibres dures des légumes, tu peux utiliser l’astuce des jus frais de légumes.
Attention aux jus de fruits qui font monter la glycémie !
Ce que je te conseille, ce sont des jus de légumes crus faits maison.
20 à 25 cl de jus de légumes frais avant chaque repas va beaucoup t’aider à mieux digérer.
Avec ces jus, tu apportes non seulement des enzymes, mais aussi une quantité énorme de micronutriments dont ton corps a besoin pour bien digérer. C’est vivant et c’est tout de suite assimilable.
- Tu as aussi une autre option, que j’aime proposer : ce sont les légumes lactofermentés, comme la choucroute crue par exemple. Si tu les digères bien et si tu n’as pas de souci d’intolérance à l’histamine, alors c’est une mine d’or nutritionnelle. Tu en prends une belle cuillère à soupe au début du repas pour faire le plein d’enzymes naturellement.
- Il existe des enzymes sous forme de compléments. Cela peut être une béquille utile dans certains cas (si tu es très affaibli(e), que tu ne digères plus rien, que tu perds du poids, que tu es en carence importante). Mais ce n’est pas une solution à pertinente sur le long terme. C’est à manier avec discernement.
Voici un complément d’enzymes digestives qu’il peut m’arriver de recommander dans certains cas :

Enzymes Digestives de Zenement
⚠️ Attention !
Si la paroi de ton estomac est déjà enflammée, abîmée, voire un peu ulcérée, ces enzymes peuvent générer des inconforts et des brûlures. Prudence.
Je ne t’encourage pas spécialement à aller vers ça en première intention. Vois plutôt si tu peux soutenir ton système de manière naturelle, en douceur, avec du vivant.
9. Un estomac efficace grâce à une acidité ajustée
On a vu que pour bien digérer, il fallait que l’estomac fabrique assez d’acide chlorhydrique. Quand on est fatigué(e), on peut manquer d’acidité : c’est ce qu’on appelle une hypochlorhydrie.
- Dans ce cas, les légumes lactofermentés peuvent encore t’aider en t’apportant une acidité naturelle. C’est une très bonne base.
- Tu peux aussi te faire un petit mélange maison, hyper simple.
Dans une soucoupe, tu mélanges- un peu de gingembre frais râpé,
- une toute petite quantité de jus de citron,
- et une cuillère à café maximum de vinaigre de cidre.
C’est pas une potion magique ! C’est juste un petit coup de pouce pour relancer les choses.
Le gingembre va stimuler les sécrétions digestives et soutenir le mouvement dans ton système digestif (péristaltisme, complexe moteur migrant). Le citron et le vinaigre apportent un peu d’acidité qui peut aider ton estomac.
Tu peux prendre ce petit mélange juste avant le repas, mais si tu sens que ça chauffe un peu trop, n’hésite pas à le prendre après avoir commencé à manger. Ça évite les brûlures si la muqueuse est un peu sensible.
- Tu peux aussi recourir à des gélules de bétaïne HCl, qui vient directement suppléer l’acidité manquante. Mais là aussi, c’est vraiment à manier avec précaution. Pas sur du long terme, pas quand la paroi de l’estomac est abîmée. C’est une béquille, pas une solution de fond.
Que ce soit pour le mélange au gingembre ou la bétaïne HCl, si vraiment tu vois que ça ne passe pas, que ça brûle trop, tu laisses tomber. Ton corps te dit qu’il n’est pas prêt pour ça. Dans ce cas-là, la priorité, c’est de réparer la muqueuse de l’estomac avant de tenter ce genre de béquille.
- Pour réparer cette paroi, il y a une piste toute simple : le gel d’Aloe vera. L’idéal, c’est la feuille fraîche, mais si tu n’en trouves pas, tu peux utiliser du gel pur, en vérifiant bien qu’il est destiné à l’usage interne — pas un gel cosmétique !
Tu prends 1 à 2 cuillères à soupe avant les repas, pendant trois semaines à un mois, voire un peu plus si besoin. Ça va aider à apaiser, à réparer, à redonner de la solidité à cette paroi gastrique, pour qu’elle puisse à nouveau faire son boulot correctement.

Donc tu vois, il y a plein de petits leviers à ajuster selon ton ressenti, ton terrain, ton niveau de sensibilité. Ce sont des pistes, pas des recettes toutes faites. C’est à toi de sentir ce qui te fait du bien, ce qui te soutient vraiment.
10. Après le repas : repos physique, mental et émotionnel
De la même manière que l’environnement dans lequel tu prends ton repas compte — tu sais, au calme, dans la tranquillité, sans tension, sans écran, la présence à soi et à ce que tu manges — eh bien, le moment qui suit le repas est tout aussi important pour la digestion.
Pourquoi ?
Parce que c’est là que le gros du travail commence pour ton corps. Il digère, il transforme, il assimile… et ça demande de l’énergie. Ton corps, il n’a pas une réserve d’énergie infinie. Il la répartit entre différentes grandes fonctions :
- les fonctions vitales inconscientes : respiration, battement du cœur, régulation du métabolisme…
- le fonctionnement du système nerveux, notamment du cerveau : mental, émotions,
- la motricité
- les réparations…
- et bien sûr, la digestion !
Toutes ces fonctions peuvent entrer en concurrence, surtout quand ta vitalité est déjà un peu basse. Donc si tu te dis après un repas : « Allez hop, je vais faire une petite marche digestive », mais qu’en réalité tu es crevé(e), ton corps va devoir choisir :
« Est-ce que je digère ou est-ce que je fais marcher les jambes ? » 🤔
Même chose si tu te plonges dans un livre captivant ou dans une discussion intense. Ton énergie va basculer vers le mental, vers l’activité cérébrale et émotionnelle, au lieu de rester disponible pour ton ventre.
Donc ce que je te propose, surtout si tu sens que ta digestion est faible, c’est d’observer ce que tu fais après les repas.
🍃 Et si tu t’offrais un sas, un vrai espace de pause ?
Le moins de mouvement possible, le moins de sollicitations mentales et émotionnelles possible.
Alors oui, tu vois venir le truc… la fameuse sieste. Et franchement, si tu peux te poser vingt minutes après avoir mangé, même sans dormir, juste t’allonger ou t’asseoir en silence, ça change tout.
🔥 Et tu n’oublies pas ta bouillotte et le plaid, hein ? 😉
Conclusion
Voilà, je t’ai partagé ici les éléments essentiels pour comprendre comment restaurer en profondeur tes capacités digestives, petit à petit, à ton rythme. Tu as maintenant des repères pour identifier ce qui peut perturber ta digestion, et surtout, des clés concrètes que tu peux commencer à utiliser dès aujourd’hui, dans ton quotidien, pour soutenir et relancer ce feu digestif.
J’espère sincèrement que cet article t’a été utile, que tu y as trouvé des réponses inspirantes.
Si tu as des questions, si tu veux aller plus loin, tu peux bien sûr me laisser un message en commentaire, ou me contacter directement. Je serai ravie de te lire et de t’accompagner.
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Il me reste à te souhaiter de belles explorations digestives, une bonne intégration de tout ça, et surtout : prends bien soin de toi !